
Dans la peau d’une… Médecin
Depuis le début de Good Girls Wild Soul, le magazine aime mettre en lumière des femmes inspirantes et admirables, et à travers les articles « Dans la peau de… », on en apprend plus sur les métiers des unes et des autres. Le concept est simple : on pose les mêmes questions, à plusieurs femmes exerçant des métiers différents ! Aujourd’hui on rencontre Aicha, qui nous parle en détails de son métier-passion, celui de médecin généraliste !
Quel est ton parcours scolaire et professionnel ?
Mon parcours scolaire est assez particulier, j’ai commencé mes études en Arabie saoudite à Riyad, et l’arabe était donc ma langue maternelle. Je suis arrivée en France en 2000, et j’ai été admise en CM1. J’ai continué dans un collège classé en ZEP jusqu’à la fin de la 5ème. Et puis mes parents ont fait une dérogation avec l’aide d’une de mes professeures pour aller dans un Collège-Lycée parisien. J’ai poursuivi jusqu’à l’obtention de mon bac scientifique avec mention et j’ai formulé mes vœux pour la faculté de médecine. J’ai réussi mon concours de première année du premier coup, et c’est ainsi que j’ai commencé ce long parcours de ces fameuses études médicales.
En quoi consiste ton métier ?
Je suis médecin généraliste : je suis au cœur de la prise en charge de mes patients et j’exerce une place pivot. Étant le professionnel de premier recours vers lequel les patients se dirigent lorsqu’ils ont un symptôme ou autre, je fais du suivi de tous les âges, du nouveau-né aux personnes âgées en passant par les jeunes actifs, les femmes enceintes. C’est ce qui est passionnant : cette polyvalence et cette diversité au quotidien.
Il n’y a pas de routine, il y a des urgences, des pathologies aiguës et des patients avec des pathologies chroniques qu’il faut voir régulièrement : par exemple les patients diabétiques ou souffrant d’hypertension artérielle doivent être vus tous les 3 mois.
Pourquoi as-tu choisi de devenir médecin généraliste ?
Vous allez peut être trouver cela étrange mais ce n’était pas vraiment un de mes premiers choix. C’était une spécialité que je ne considérais pas vraiment et que je ne trouvais pas interessante car je la voyais de mon regard de patiente âgée de 15 – 16 ans qui n’y allait que très rarement.
Quand je pense qu’au début de mon externat je disais même que je voulais faire de la chirurgie… le fait d’y repenser aujourd’hui avec le train de vie que cela implique me confirme à quel point j’étais naïve. Au fur et à mesure que les années passaient, je me rendais compte que le milieu hospitalier n’était pas fait pour moi, et que j’avais besoin d’une certaine liberté que je retrouve dans le libéral au cabinet.
Enfin, en médecine générale on a un peu une carte magique ou carte blanche : on peut orienter notre pratique vers nos centres d’intérêts. Typiquement aujourd’hui, je fais beaucoup de suivi pédiatrique, et de gynécologie médicale. Mais dans 5 ans j’aurais peut-être envie de m’orienter vers autre chose : de la traumatologie ou encore faire de l’échographie…
Qu’est-ce que tu préfères dans ton métier et qu’est ce que tu aimes le moins ?
Ce que je préfère c’est le côté humain et le réel service rendu au patient, le médecin traitant veille au bien-être physique et psychologique du patient tout en tenant compte de ses particularités et de ses différences que ce soit sur le plan économique, social ou professionnel.
Je dois m’assurer de la bonne compréhension et réalisation des examens et des soins prescrits, je dois essayer d’aller plus loin lorsque je vois qu’un patient consulte beaucoup pour des motifs « banaux », ne pas passer à côté de ses problèmes au travail ou encore de sa dépression liée au décès récent de l’un de ses proches. Je dirais que notre plus grand pouvoir c’est d’avoir la possibilité de revoir les gens, les réévaluer vérifier que ça va mieux, faire un suivi sur le long terme, chose qu’on ne peut pas forcément faire en hospitalier.
Mais l’envers du décors c’est que c’est très énergivore de faire tout cela, et le fait d’écouter des situations complexes peut être difficile psychologiquement. C’est pour cela que j’essaie de me préserver et de prendre soin de moi le plus possible, pour avoir la force et l’énergie de prendre soin des autres.
Quelles sont les qualités nécessaires pour être médecin ?
Je pense que la plus grande qualité qu’il faut pour un médecin est le sens de l’écoute. Ce n’est pas donné à tout le monde et c’est en écoutant ses patients que l’on trouve les diagnostics et qu’on les soigne… En venant nous voir c’est une oreille « neutre » qu’ils recherchent.
Il faut de l’empathie et beaucoup de patience, savoir communiquer et mettre à l’aise son patient, car si le patient ne se sent pas à l’aise pour dire ce qui ne va pas … notre prise en charge sera partielle voire même vouée à l’échec.
J’espère garder cette passion tout au long de ma carrière professionnelle.
Vous pouvez retrouver Aicha sur son instagram, où elle parle de sa carrière professionnelle, des différents projets qu’elle mène en parallèle mais aussi de sa vie de maman, et de femme tout simplement !
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