Dans les coulisses du métier de musicien

Pour le grand public, être musicien est une utopie en quelque sorte : jouer pour gagner sa vie, c’est l’idéal. Voyager, rencontrer de nouvelles personnes, et s’exprimer librement dans son art est un privilège, certes. Mais pour la plupart d’entre nous, il s’agit aussi d’un combat de toute une vie.

La musique a toujours eu une place dans mon existence : dès mon plus jeune âge, je passais mes journées à écouter les plus grands : Bach, Mozart, Marin Marais, Tchaïkovski pour la musique dite « classique », Kurt Elling, Louis Armstrong, Anita O’Day (parmi tant d’autres) pour le jazz. Ce ne fut que vers mes dix ans, que j’ai commencé à étudier la musique, en entrant en classe C.H.A.M (Classe à Horaires Aménagés Musique). Je me souviens encore d’attendre avec impatience nos cours de chorale, et d’imaginer ce qu’on allait interpréter.

La clarinette entra dans ma vie à mes quatorze-ans, de manière impromptue : j’avais décidé de me lancer non pas pour moi, mais pour mon père, avec qui j’ai une relation très fusionnelle. C’est en rentrant au Conservatoire un an après, que je me suis rendu compte, que j’avais peut- être trouvé mon parcours. Seul petit bémol : j’étais plus âgée que la plupart des élèves et moins avancée.

Que faire ? Pendant quelques années, j’ai stagné, me demandant si j’étais capable d’affronter toutes les péripéties qui m’attendait. Les dures critiques de certains professeurs, m’avaient aussi lourdement pesé sur les épaules. Jusqu’au jour, où j’ai eu le déclic.

J’ai décidé de me jeter à l’eau et de tout donner.

Mais qu’est-ce qu’être musicien, au fond ?

S’entraîner, avoir de la discipline et travailler dur, certes, mais intelligemment.

On peut diviser une session d’entraînement en plusieurs parties : le rodage des anches (pour les instruments comme la clarinette, le hautbois…), la technique et la musicalité, qui elles- mêmes regroupent plusieurs sous parties.

Lorsque nous pensons à un entraînement, nous imaginons souvent de longues heures de travail acharné, avec peu de temps pour se reposer. Même si cela peut être le cas, il est préférable de créer sa routine, afin d’éviter le burn-out, ou encore les accidents.
Être musicien c’est être un athlète : il faut prendre soin de son corps aussi bien que de son esprit. Si l’un flanche, il devient difficile voire impossible de travailler.

La quantité de travail n’est pas ce qui est de plus important : c’est la qualité. Il vaut mieux s’entraîner pendant une heure et faire du bon travail, que de vouloir s’acharner pendant quatre heures, avec un résultat moindre. Tout dépend de notre fonctionnement, et de notre état de santé du jour : il faut donc écouter notre corps.

Être musicien, c’est également être son propre coach, en apprenant la discipline. Créer une to-do list pour structurer son entraînement, peut beaucoup aider. Cette dernière permet de mettre sur papier les objectifs du jour, et de rester concentré sur une tâche à la fois.

Un rituel pré-entraînement est aussi primordial, il peut s’agir de méditer, de faire du yoga, du stretching… L’important est de préparer son corps et son esprit à la tâche, et de libérer toutes les tensions qui peuvent être présentes.

Nos sessions d’entraînement varient selon nos besoins et nos priorités.

Voici un exemple de ce que je travaille quotidiennement (en retenant que je suis encore une étudiante au Conservatoire) :

–  Rodage des anches (sons tenus, gammes simples, ornementations…)

–  Travailler la colonne d’air et les nuances (positionnement de l’embouchure, détaché,fluidité…)

–  Gammes complexes, études

–  Morceaux à interpréter pour mes cours

Comme on peut le voir, je commence par le plus simple et je complexifie au fur-et-à-mesure. Cela me permet de m’échauffer et de travailler de manière plus détaillée. Quelque chose que j’adore faire est de garder une feuille de papier proche de moi, et écrire tout ce que je trouve important (les choses à perfectionner par exemple). À la fin de ma séance, je relis tout pour voir si je n’ai rien oublié. Analyser le pourquoi du comment est crucial : je sais exactement pourquoi j’ai mal exécuté quelque chose. Pour prendre un exemple simple, si je joue une fausse note, je sais exactement pourquoi : mon doigt a glissé, j’ai mal bouché un trou, mon embouchure n’était pas assez précise, j’étais trop tendue…En analysant, on apprend non seulement à se connaître mieux en tant que musicien, mais aussi son instrument.Être musicien et donc savoir porter plusieurs chapeaux, et faire tout en finesse. Si il paraît comme un métier à part entière (et d’une part il l’est), il est un métier comme les autres où l’on doit travailler afin de perfectionner ses connaissances.

Étudiante au Conservatoire d'Avignon, Léa-Sarah débuta la musique au collège, où elle découvrit une réelle passion pour cet art. Aujourd'hui, à 22ans, elle continue son parcours, en créant sa propre musique et en poursuivant ses études, dans l'espoir de travailler dans le monde de la musique.

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