Lettre à celles qui ont perdu l’envie d’avancer

Aujourd’hui, j’écris à toi qui a perdu toute envie de te battre.

Ce n’est jamais facile de trouver les mots, les phrases à dire à quelqu’un qui ne va pas bien, qui est en détresse. Souvent, on dit des phrases maladroites, on est parfois gêné aussi par le mal-être, c’est presque quelque chose de tabou, quelque chose qu’il faut cacher. Alors que c’est profondément humain ! On a tous vécu des moments douloureux, quels que soit leur gravité ou leur impact sur notre vie, on en a tous vécu. Certains rarement, d’autres les collectionnent et certains ne veulent pas se dire qu’ils ne vont pas bien parce que pour eux, ce serait un échec.

Il y a plus de 15 ans, je rêvais de devenir une actrice. C’était mon rêve. Absolu. Et puis à la suite d’un drame ce rêve est mort dans l’œuf et cela été un échec. J’ai été très mal parce que j’avais perdu mon but dans la vie. Brutalement. J’ai vécu ça comme un arrachement. Comme quelque chose de cruel. Comme une injustice insupportable. Je me demandais : « Et maintenant ? Je vais faire quoi dans cette vie ? ». Je pensais m’être trouvée, que c’était bon, que c’était écrit dans le marbre, que c’était ça que je voulais faire et rien d’autre. Mais, bien des années après j’ai pris conscience qu’actrice ce n’était pas pour moi. Que je ne l’étais pas.

Parce que j’étais autrice.

Ma vocation véritable était de raconter des histoires, d’emmener le lecteur avec moi, de le prendre par la main dans mon univers. J’ai d’ailleurs commencé à écrire davantage après cet abandon. Ce premier échec a fait naître un rêve bien plus grand, une espérance qui vient du plus profond de votre être, et qui vous fait comprendre que ce que vous êtes, c’est ça et rien d’autre. Les sept années de cours de théâtre que j’avais fait m’aident aujourd’hui à me sentir plus proche de mes personnages de papier.

Je sais très bien que quand tout est noir, que rien ne va, on se demande : « À quoi ça sert ? » ou « est-ce que je me bats dans le vent ? »

Lorsque l’on doute, lorsque l’on désespère, on a toujours envie d’abandonner. Le doute s’infiltre par la moindre fêlure et nous ronge. Alors, baisser les bras, semble être la solution. Parce que se battre paraît trop dur, parce que l’on pense que l’on n’est pas fait pour ça. Mais cela vous rendra encore plus malheureux, car abandonner un but, une perspective de vie idéale, marque à vie ; abandonner un rêve vous brise. J’en sais quelque chose.

Quand on perd espoir, c’est dur, je le sais, on n’a plus envie de rien, on est démotivé, on étouffe, on en peut plus.

C’est dans ces moments-là, quand on remonte sur le ring, que l’on se prouve que l’on en est capable et que l’on est courageux. Un rêve ça se mérite. C’est dur, c’est un combat, mais ça se mérite.

Il faut remonter en selle, être courageux.

Bats-toi.

Je ne dis pas que c’est facile ; dans la vie, il faut toujours prendre des coups.

Tant qu’on ne l’a pas fait, on ne sait pas de quoi nous sommes capables. Relève la tête, ça va aller. Il ne faut pas avoir peur. John Lennon disait souvent : « Le plus dur ce ne sont pas les autres, mais nous-mêmes »

Et comme je l’ai dit dans un de mes livres : « Pour pouvoir apprécier la beauté des bons moments, et le bonheur qui s’en dégage, il faut vivre des moments de tristesse et de peine. La vie est ainsi faite. »

Alors je sais ce que tu te dis : c’est contradictoire. La meuf parle de se battre et elle explique qu’elle abandonne. Certes. Je te l’accorde. Oui, ce n’est pas logique.
Dans mon cas, mon chemin de vie était dessiné comme ça, il me fallait renoncer pour aller dans la bonne direction, pour me construire. Le renoncement fait partie de nos vies. Parce que l’on fait tous et toutes des erreurs. Celui ou celle qui n’en fait pas, raconte un mensonge.

Il y a longtemps, j’ai abandonné un rêve qui finalement existe encore puisque mes personnages sont là et que ces années de comédie m’aident à les comprendre, à me mettre à leur place, à les faire vivre plus fort.

Aujourd’hui, tu es sur une pente descendante, tu te laisses chuter, tu es peut-être même au fond du trou, mais sèches tes larmes, toi qui as sans doute trop pleuré et maudit la vie. Tu ne peux que remonter.

Raccroche-toi à la moindre étincelle de lumière ; le bonheur est derrière.

Armelle Damen, 29 ans, elle écrit depuis ses 12 ans des textes et des histoires.

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