Rêver d’ailleurs : quitter son pays d’origine pour se réaliser

Bianca Lentini a traversé la planète. A 30 ans, cette australienne a décidé de tout quitter dans son pays d’origine pour rejoindre l’Europe dont elle est tombée amoureuse quelques années plus tôt. Entre rêves et difficultés, c’est à Nice qu’elle a décidé de poser ses valises.

« J’avais ce sentiment que l’on ressent quand on a tout accompli et que l’on est prêt à changer », évoque Bianca en souriant. Un sourire qui semble ne jamais la quitter. Son amour pour son pays d’origine se ressent lorsque la jeune femme évoque sa famille, la douceur de l’air australien et la forêt qui borde sa maison à Melbourne. Pourtant, abandonner l’Australie pour rejoindre l’Europe le temps de quelques années, est une idée ancrée dans son esprit depuis longtemps. Enfant déjà, son nom aux sonorités italiennes, hérité de ses grands-parents, l’interroge sur ses origines, sur son identité. L’obtention de son passeport italien en 2019 a été l’élément déclencheur. « Je voulais plus de vie. Alors j’ai vendu tout ce que je possédais, ma voiture, ma machine à laver (rires), j’ai acheté un aller simple et je suis arrivée directement à Milan ». Idée réfléchie ou véritable coup de folie ? « J’ai suivi mon cœur, pas ma tête », déclare-t-elle.

« Ils m’ont toujours dit que j’avais la tête dans les nuages »

Artiste depuis son plus jeune âge, Bianca s’est parfois sentie comme le « mouton noir » d’une famille majoritairement « tournée vers le business et le commerce ». « Ils m’ont toujours dit que j’avais la tête dans les nuages », raconte-t-elle. Rarement comprise mais toujours soutenue, c’est en faisant la rencontre de son professeur d’art à 17 ans, que son monde s’ouvre. « Il a vu quelque chose en moi que je ne voyais pas (…), c’est grâce à lui que mon goût pour l’art s’est vraiment développé, il est mon plus grand modèle ». S’ensuivent alors des années à étudier le design en Australie, à travailler à la National Gallery du Victoria, et à découvrir l’Europe lors d’un stage en 2015. « Venise, c’était ma première fois en Italie et je pense que ça m’a vraiment ouvert les yeux », évoque-t-elle avec émotion.

Après avoir vécu un an et demi à Milan, où elle y enseigne l’anglais, elle se lasse progressivement du « rythme rapide » et de la mentalité « go, go, go » de l’Italie. Rêveuse, la jeune femme croit fermement « aux signes et au fait que les choses arrivent pour une raison ». Alors, lorsqu’un jour, un de ses élèves italiens lui offre un petit livre sur Nice, elle ne peut s’empêcher d’y voir un message.  C’est en décembre 2021, qu’elle traverse la frontière pour s’installer à sur la Côte d’Azur.

Tenir tête aux difficultés et en sortir grandie

L’exaltation provoquée par le début d’une nouvelle aventure est à son paroxysme. « J’avais peur, mais j’étais excitée », dévoile la jeune femme. Petit à petit, elle se mêle aux difficultés qui s’imposent lorsque l’on déménage sur un autre continent. « Ce qui était familier à la maison, ne l’est plus. Il faut apprendre à se repérer dans le pays, essayer d’apprendre la langue… », explique-t-elle. La solitude, devient l’ennemi numéro un. Même les esprits les plus solitaires, ont besoin de contact humain. « Il y a des jours où je me dis que je suis vraiment seule. Ça me frappe parfois ». La distance avec la famille et les amis est difficile à vivre et il n’est pas rare que l’envie de retourner en Australie monopolise son esprit. Ses parents étaient « choqués et probablement très tristes après mon départ », déclare-t-elle. Avec la barrière de la langue, les rencontres sont difficiles à faire. « Pour le moment j’essaye de rejoindre des groupes, faire des choses où je peux interagir avec du monde », dit-elle avec beaucoup d’espoir.

Malgré tout, Bianca est persuadée qu’elle « devait traverser ces challenges ». Parcourir le monde pour s’installer dans un pays inconnu n’est jamais une expérience sans embûches, mais c’est aujourd’hui une jeune femme confiante et affirmée qui partage son histoire. « Je suis totalement différente. Maintenant, je crois que je sais qui je suis », affirme-t-elle. Sa timidité d’avant, a laissé place à une volonté d’accomplir ses rêves coûte que coûte. « Je suis beaucoup plus sûre de moi, j’ai l’impression d’être devenue plus forte, plus capable. Je suis heureuse ici, je me sens chez moi », conclut-elle.

 

C’est en sillonnant le monde en quête d’aventures et à la découverte de nouvelles traditions et cultures, que Lucie se passionne pour l’écriture et les rencontres. De ces passions, nait une véritable vocation : celle d’utiliser sa plume et son appareil photo pour mettre en lumière les personnalités et les histoires de chacun.

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